jeudi 1 novembre 2012

Dessin érotiques inédits de Cocteau

Ces dessins ne nous sont connus que par les catalogues de ventes au enchères. La plupart ne sont ni signés, ni datés. Si l'on peut douter de la paternité de ce qui apparaît parfois comme des variantes ou des brouillons, d'autres sont tellement poussés et si bien achevés que le soupçon demeure de déterminer dans quelle mesure ce ne sont pas d'habiles imitations. La question de leur destination reste souvent énigmatique, surtout lorsqu'ils paraissent former une série comme ces trois dessins d'un soldat ému par ce qu'on suppose être des lettres d'amour.

 



Le lien de parenté apparaît clairement par le dessin de la veste à brandebourgs, même si l'on peut douter qu'il s'agisse d'une pièce d'uniforme. Les brandebourgs apparaissent encore dans les premières années de la première guerre, dans l'uniforme des Chasseurs Alpins, et des artilleurs.

 
 Chasseur alpin 1892
 artilleur, 1916 probablement

 hussard 1915
Le mobilier est également le même, mais pas les visages. Dans le premier dessin, le visage présente une ressemblance assez nette avec la façon dont Cocteau représenta Genet en 1943, qui apparaît lorsqu'on renverse le dessin




alors que le troisième dessin ressemble à un portrait de Desbordes... On se demande donc, la facture paraissant évoquer la des années 40 si Cocteau n'aurait pas entrepris quelques planches destinées à l'illustration de Pompes Funèbres, dont seule la couverture aurait connu l'édition.


Pour des raisons de style on serait tenté d'associer à cette série:


 




beaucoup plus réussie cette version intitulée Le repos

et ces deux portraits qui sont presque trop beaux pour être vrais



Autres marins:




On peut difficilement accepter 31 comme une date par rapport au style de ce dessin, ce serait plutôt un numéro de planche. L'annotation Marcel-Pierrot ne semble pas être de la main de Cocteau, et même en admettant que Marcel soit Servais, qui est Pierrot? malgré la pilosité évocatrice des pêcheurs, ne faut-il pas plutôt y voir un "à la manière de"...

Ce dessin figurait dans la chemise du manuscrit de travail de Querelle de Brest: le côté fruste de la facture suggère une autre main que celle de Cocteau. Alors qui?

 

Ici, on pense de nouveau à Roland Caillaud, les dessins de Cocteau étant rarement crayonnés






Celui-là, beaucoup plus crédible, paraît correspondre au thème central du roman, évoquant l'identité fusionnelle des deux frères Robert et Georges Querelle dans un habile jeu de miroir inversé.

Scènes de bordel:

 


 

 

 

 

 dessins probablement plus tardifs












à quoi il faut ajouter ce rapide crayonnage dédié au chansonnier Saint-Granier, familier des rôles travestis.
 








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