Contrairement aux studios américains de l'ère du Beefcake ou du posing strap qui commencent à être bien connus, republiés et identifiés individuellement, il est assez difficile de se faire une idée du travail des photographes britanniques des années 50-70, qui ont souvent précédé leurs collègues américains. Problèmes de droits sans doute des photographes comme des modèles, mais surtout illégalité des activités qui ont poussé les autorités à détruire une grande partie de leurs documents, entreprise comparable à celle des fascistes italiens qui se débarrassèrent des plaques de verres de Gloeden, Plüshnow et Galdi.
Seuls les collectionneurs possèdent quelques épreuves imprimées dans de vieux magazines circulant plus ou moins sous le manteau, ou repris dans des éditions étrangères.
Parmi les pionniers de la photographie gay figure en bonne place Tom Nicholl, fondateur de Scott Studios, London, célèbre pour avoir revêtu ses modèles de shorts si étroits qu'ils étaient probablement cousus sur eux, et de pantalons qui ne laissaient rien ignorer de leurs origines religieuses (comme Fassbinder l'aurait déclaré à propos de Brad Davis).
Une des photos demeurées les plus célèbres:
Nicholl passe pour avoir eu une influence importante sur Tom of Finland.
Sa carrière aurait commencé avant 1950, avec des photographies de bikers; en 1963, Nicholl émigre aux Etats-Unis, et renonce définitivement à utiliser son appareil-photo. Divers témoignages laissent à penser qu'il était encore vivant en 2009.
Chris Averkiou
Wally Grimme
John Tristram
Ray Swales
Les photos sont vendues par correspondance, sur publicité de planches contact
Série Derek White
Scout série
la célébrité de Royale Studio n'est pourtant pas due à ses images de "modèles pour artiste" mais à la spécialité qui se fait jour, en contournant les interdits des lois anglaises, de représentations de scènes de groupes en uniformes.
Au lieu de scènes de sexe impossibles à représenter, Royale studio s'oriente vers l'évocation de châtiments corporels, ne gardant que la troisième partie de la boutade de Churchill sur les traditions de la marin.
Nautical theme
Navy gym
Sailor-soldier série
Certains clichés sortent du studio, comme le montre la série présentée ici:
Série Captivity
Comme Clavering avait su donner l'illusion du nu, il demeure un maître dans l'illusion de l'action, réussissant à créer par de séries de plans fixes un déroulement narratif qui se rapproche du cinéma, en même temps qu'il apparaît comme un des pionniers du SM, l'apparence très soft des images crées par la lumière et un décors minimum devenant en fait des scénarios pernicieux d'une violence d'autant plus grande qu'elle n'est jamais exprimée que sous les dehors de l'amusement et de l'extase.
Selon divers commentateurs, Clavering aurait poussé le réalisme onirique un peu loin, utilisant de vraies pièces d'uniforme et recrutant des modèles dont les tatouages ne faisait aucun mystère de leur appartenance à des régiments britanniques en exercice, ce qui aurait justifié de nouveaux raids des autorités, aboutissant à la fermeture de Royale studios.
Même en l'absence d'uniformes reconnaissables, lorsqu'ils semblent se tourner vers le thème du sport, les clichés restent sulfureux:
Clavering aurait néanmoins continué ses activités en se repliant sur son appartement du quartier de Portobello: ses voisins semblent avoir raconté à la police qu'il se rendait régulièrement au marché pour acheter dans les friperies des uniformes de surplus.
Le magazine Guys in Uniforms prend alors la suite de Royale studios (et visiblement réutilise une partie du matériel), offrant dans les années 70 quelques exemples de l'utilisation de la couleur. La rumeur court que la plupart des clichés de Royale studios étaient déjà des originaux couleurs reproduits en noir et blanc pour des raisons de coût, ce qui reste invérifiable, les négatifs ayant probablement été détruits.
La relative libéralisation des années d'après 68 permet désormais de publier des photos plus explicites:
Basil Clavering reconstitue enfin une nouvelle entreprise sous le nom de Hussar Studio, qui, sans laisser tout à fait de côté ses thèmes antérieurs, évolue vers le nu artistique.
Tom Nicholl, Basil Clavering, Royal et Hussar s'inscrivent dans la continuité d'un Montague Glover: ils constituent le noyau d'un type de physique photography typiquement européen, dont un autre représentant serait Paladius, et leur influence est grande et sous-estimée sur le travail de Mike Arlen par exemple. Mais pas seulement: considérons cette dernière photo de Royale Studio. Ne croit-on pas y reconnaître un personnage célèbre? comme dans Shining apparaît Jack Nicholson au milieu de photos des années 30, n'y a-t-il pas ici la première incarnation d'un Querelle tel que le verra Fassbinder?
Sources:
http://sailoruniform.blogspot.nl/
Seuls les collectionneurs possèdent quelques épreuves imprimées dans de vieux magazines circulant plus ou moins sous le manteau, ou repris dans des éditions étrangères.
Parmi les pionniers de la photographie gay figure en bonne place Tom Nicholl, fondateur de Scott Studios, London, célèbre pour avoir revêtu ses modèles de shorts si étroits qu'ils étaient probablement cousus sur eux, et de pantalons qui ne laissaient rien ignorer de leurs origines religieuses (comme Fassbinder l'aurait déclaré à propos de Brad Davis).
Une des photos demeurées les plus célèbres:
Nicholl passe pour avoir eu une influence importante sur Tom of Finland.
Sa carrière aurait commencé avant 1950, avec des photographies de bikers; en 1963, Nicholl émigre aux Etats-Unis, et renonce définitivement à utiliser son appareil-photo. Divers témoignages laissent à penser qu'il était encore vivant en 2009.
Chris Averkiou
Wally Grimme
John Tristram
Ray Swales
Le système trouvé par Scott Studios de ces modèles plus que nus, plus clairement dessinés que leurs pairs américains, fait rapidement la célébrité d'un nouveau venu, qui va exercer pendant une vingtaine d'années malgré les persécutions dont il est sans cesse victime. Sous son pseudonyme le plus connu, il est Basil Clavering, à l'origine de Royale Studio.
Série Derek White
Scout série
la célébrité de Royale Studio n'est pourtant pas due à ses images de "modèles pour artiste" mais à la spécialité qui se fait jour, en contournant les interdits des lois anglaises, de représentations de scènes de groupes en uniformes.
Au lieu de scènes de sexe impossibles à représenter, Royale studio s'oriente vers l'évocation de châtiments corporels, ne gardant que la troisième partie de la boutade de Churchill sur les traditions de la marin.
Nautical theme
Navy gym
Sailor-soldier série
Série Captivity
Comme Clavering avait su donner l'illusion du nu, il demeure un maître dans l'illusion de l'action, réussissant à créer par de séries de plans fixes un déroulement narratif qui se rapproche du cinéma, en même temps qu'il apparaît comme un des pionniers du SM, l'apparence très soft des images crées par la lumière et un décors minimum devenant en fait des scénarios pernicieux d'une violence d'autant plus grande qu'elle n'est jamais exprimée que sous les dehors de l'amusement et de l'extase.
Selon divers commentateurs, Clavering aurait poussé le réalisme onirique un peu loin, utilisant de vraies pièces d'uniforme et recrutant des modèles dont les tatouages ne faisait aucun mystère de leur appartenance à des régiments britanniques en exercice, ce qui aurait justifié de nouveaux raids des autorités, aboutissant à la fermeture de Royale studios.
Même en l'absence d'uniformes reconnaissables, lorsqu'ils semblent se tourner vers le thème du sport, les clichés restent sulfureux:
Clavering aurait néanmoins continué ses activités en se repliant sur son appartement du quartier de Portobello: ses voisins semblent avoir raconté à la police qu'il se rendait régulièrement au marché pour acheter dans les friperies des uniformes de surplus.
Le magazine Guys in Uniforms prend alors la suite de Royale studios (et visiblement réutilise une partie du matériel), offrant dans les années 70 quelques exemples de l'utilisation de la couleur. La rumeur court que la plupart des clichés de Royale studios étaient déjà des originaux couleurs reproduits en noir et blanc pour des raisons de coût, ce qui reste invérifiable, les négatifs ayant probablement été détruits.
La relative libéralisation des années d'après 68 permet désormais de publier des photos plus explicites:
http://sailoruniform.blogspot.nl/
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