mardi 12 mars 2013

la peinture militaire: vers l'anecdotique Monge



Paul (Louis narcisse) Grolleron (1848-1901) représente un tournant dans la peinture militaire. Il représente, comme ses confrères des scènes de bataille de la guerre franco-prussienne de 1870 (plus souvent des escarmouches que de véritables combats)

 L'embuscade

 
souvent empreintes d'une certaine violence
Attaque d'un château


A coups de crosse

 L'escarmouche

Le camarade tombé
 La baïonnette
 
 Le fusil cassé
 

Frères d'armes tel que reproduit par Le petit Journal
 parfois plus innocentes, et dans ces circonstances dramatiques, presque humoristiques
Soldats dans la neige
 L'éclaireur

 Ce diptyque particulièrement est resté célèbre par ses titres
Où sont-ils?
 
 Les voilà!

Il devient un spécialiste des guetteurs et des études de soldats au repos


 


La partie de cartes
 
 la popote

 


 cuisinier du régiment
 bivouac et corvée de pluche
 


Ces scènes de détente préfigurent les tableaux de Jules Monge (1855-1934), académicien honnête

étude pour La mort d'hercule sur le bûcher

 

qui deviendra le chantre du soldat qui s'ennuie en caserne dans les années 1890
Tantôt nommé Soldats au lavoir

 L'école militaire

ou dans sa version recadrée Vive la classe 1892! ce tableau est le hit absolu de Monge pour la postérité

 

 Il s'apparente à la série suivante, où le rapport à l'activité militaire s'éloigne doucement :

soldat à la fontaine

 
 soldat à la casserole(la pêche)
 vive la classe 1890!
 Vers l'Etape


Monge a donné quelques sujets plus patriotiques et sérieux, comme le Dernier du Bataillon, qui fut reproduit à l'envi en cartes postales
 
 ou le turcos blessé (tirailleur algérien)
 
 Il reprendra même du service pour la guerre de 1914: Vous ne passerez pas!



Sous des dehors tout aussi légers, Marius Roy (1833-1924) se veut sans doute plus social, et plus attentif au type militaire, même si les activités représentées restent souvent domestiques. 

 La part des pauvres

Loin de l'esprit revanchard, il donnera même quelques illustrations, (peu engagées) des casernes allemandes





Mais les activités évoquées sont le plus souvent du domaine domestique ou des loisirs, comme le montre la magnifique entraînement d'escrime avec ses observateurs aux fenêtres:


 Une insistance particulière porte sur la cuisine

 

 le repas des zouaves
Rétamage


Le quartier, 8 heures et demie


La soupe
 

On retrouve quelque chose chez Marius Roy de son contemporain Joseph Bail (1862-1921) et de son étrange obsession des garçons de cuisine, comparaison que renforce la chemise garance des commis et la brillance des cuivres. Les garçons représentés sont pour la plupart trop jeunes pour remplir le rôle de militaires, mais la dimension humoristique est assez semblable.





 

 










C'est de cette veine qu'hérite Pierre Georges Jeanniot (1848-1934) militaire de carrière qui se consacrera aussi aux sujets de la vie parisienne

Gavroche menant l'émeute


La ligne de feu



Les réservistes de 1872
 

Le conseil de révision
étude
 
 version finale

Jeanniot Les conscrits




Les dates restent incertaines concernant Eugène Chaperon, né en 1857, pour lequel Sotheby, qui vendit à New-York, La douche au régiment pour un peu plus de 43 000 dollars, donne 1957 (quand d'autres le voit mourir seulement octogénaire. Dans un cas comme dans l'autre il reste le dernier représentant de ces peintres militaires -même si ses fils se tourneront vers la caricature humoristique sur des sujets voisins- et l'un des premiers représentants de la vie quotidienne du soldat puisque son tableau le plus célèbre, fit sensation, et presque école dès le Salon de 1887:

L'héliogravure


Le tableau original
 

détail
 

 Dans la même veine, il donnera aussi Le pain de munition


la fanfare à l'étude

 
 et, en 1899, dans la veine de Dagnan-Bouveret, Le photographe à la caserne

 reproduction-chromo

 après l'illustration des épisodes des campagnes napoléoniennes, l'actualité de la guerre le ramènera à des images plus violemment théâtrales, telle La bataille de Morhange.










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