Dans les années 1880, alors que Neuville est déjà très malade, Detaille et lui unissent leurs efforts pour créer une oeuvre monumentale, circulaire, selon la mode de ces années, un panorama. Exposé dans des rotondes, dont presque toutes ont été détruites dans les années 1890, ce type de spectacle anticipe -sans le mouvement autre que celui que le peintre est susceptible de lui communiquer- le système du cinéma à 360° dont les trois écrans du Napoléon d'Abel Gance est un descendant, et qui mettra un siècle à renaître.
Le
panorama de la bataille de Champigny fut inauguré le 6 mai 1882, dans une rotonde
située au 5 rue de Berri d'un diamètre de 37,50 m et d'une circonférence de 120
m environ. Exposé à Paris, puis à l'étranger d'où il revint pour être découpé
en 65 fragments qui furent vendus aux enchères publiques le 13 mai 1892 et le
16 juin 1896 à Paris. Édouard Detaille a signé les fragments de Champigny
refusant parfois de signer par la suite une partie des fragments du second
panorama « La Bataille de Rezonville ». Certains de ces fragments ne portent
qu'un simple cachet. (catalogue Drouot)
Ce
panorama réalisé en 1883 avec celui de Champigny ont beaucoup voyagé d'un pays
à l'autre. Ils faisaient 120 m de long et 15 m de haut, d'un poids de 3000kg
environ. Après leurs exploitations, ces panoramas furent découpés en morceaux
et vendus aux enchères en 1892 et 1896. Edouard Detaille s'est toujours insurgé
contre cette dispersion : "On vient me demander pour la vente du Panorama
de Rezonville ma griffe pour mettre en bas des morceaux. Je refuse, ne voulant
pas sanctionner ce massacre". Il signera par la suite beaucoup de ces
toiles une par une, pour obliger des amis, mais non sans faire d'aigres
remarques : "On m'envoie un morceau de panorama à signer. C'est palpitant
d'intérêt des sacs et des bidons sur un terrain !"
(catalogue Sotheby's)
Tenter de reconstituer ces oeuvres dans leur logique est évidemment illusoire, certaines pièces n'étant pas accessibles, dispersées au Canada, en Amérique du Sud, et l'état des reproductions (et des originaux) variant considérablement. Les morceaux de pur paysage n'ont pas été identifiés: ils ont probablement été en grande partie détruits. D'autres petites mains auraient participé aux décors.
Partie Neuville
Partie Detaille
Fragment du musée des Invalides, dit Le fond de la Giberne
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